Bruce Teller [ DONE]

Comment me décrire? C'est pas une chose simple, tout le monde le sait.

La première chose à dire sur moi, c'est que je ne suis pas vraiment des plus discrets: lorsque je passe quelque part, c'est pas chose facile que de ne pas me voir; non pas que je veuilles me faire remarquer ni rien, mais c'est simplement que je suis un bon vivant: j'aime rire et parler. Maladroit souvent, autant en parole qu'en acte il m'est arrivé plus d'une fois de me retrouver dans des situations délicates dont je me suis démerdé d'une pirouette  

Débrouillard et enjoué, je suis toujours prêt a filer un coup de main du moment qu'on me le demande. je vais pas non plus deviner a chaque fois quand mon aide est requise! Je suis pas devin! J'ai pas peur de me salir les mains et de faire tricoter mes bras pour apporter ma patte à l'édification de quelque chose, que ce soit autant au sens figuré ou bien au sens littéral, suis un manuelo-scientifique. Oui oui oui je sais, je suis doué pour les néologismes aussi.

Curieux, c'est un trait indispensable à tout scientifique n'est-ce pas? Nous sommes d'accord. Perspicace et pragmatique aussi. J'ai un œil et une ouïe assez affutée pour voir les petits détails qui font  la différence entre un mécano et un bon mécano. Entendre le point de rupture d'un alliage plutôt que de se fier aveuglément aux mesures, voir a l’œil nu quelque chose qui va pas, arrêter un travail pour réparer et reprendre après. Bien sur c'est loin d'être infaillible, mais c'est naturel, puis ça rajoute une inconnue a une action anodine. Tester et recommencer jusque ce soit parfait... Se fier aveuglément aux machines est un poids qui nous empêche d'avancer. Notre part d'imperfection est celle qui nous pousse à toujours aller plus loin pour trouver la perfection.

Bien sur, beaucoup d'autres choses sont à découvrir, mais je vais vous dire une petite dernière chose. Je suis quelqu'un d'assez secret; je ne me confie que très peu et sait me mêler aux autres pour être un peu tranquille. Si vous voulez en savoir plus, venez me trouver, peut être que vous en saurez un peu plus... peut être

Je suis né de parents ursidés , " Ailuropoda melanoleuca" si l'on s'en réfère au nom scientifique donné à l'espèce dont ils font partie. Comment ça; j'étale ma science? Ce n'est pas l'endroit pour le faire? C'est censé être une bio non?

Bref. Je suis et resterais un panda. Je suis né comme ça, et je le resterais jusqu’à la fin de mes jours. ce n'est pas comme si on pouvait changer d'espèce comme de chemise. Mes parents n'étaient pas des plus présents, chacun occupé à son travail, et du coup je me trimballais de nounou en nounou, en faisant quelques passages chez les grands parents quand les premières n'étaient pas disponible. Je n'étais pas malheureux, en soit, mes parents quand je les voyaient, étaient attentifs à mes besoins et mes envies, faisaient de leur mieux pour m'élever, mais étaient vraiment trop pris par leur travail pour s'occuper convenablement d'un enfant... il faut dire qu'ils m'avaient eut assez jeune: ils venaient de quitter l'université et de s'installer ensemble à l'époque. Un accident qu'ils ont voulu garder en sorte.

Les premières années se firent ainsi. Ils loupèrent mes premiers pas, mes premiers mots, ma première bouillie, mes premières dents, mon premier jour à la maternelle...tout ce qui fait le socle qui fonde la vie de famille. Ils étaient absents. Je ne leur en veux pas. Ils voulaient simplement m'apporter le meilleur selon eux: de quoi manger, de quoi m'habiller...

Ça ne dura cependant pas. Le rythme, les engueulades qu'ils avaient quand je n'étais pas avec eux, les tromperies des deux côtés eurent raison du couple. Ils se séparèrent avec perte et fracas quand j’eus été en âge d'entrer à l'école primaire. En soit, je n'avais pas l'âge à l'époque de constater de réel changement; si ce n'était que je voyais un peu plus chacun, mais séparément.

Plus les mois passaient, plus mes yeux s'ouvraient sur la réalité du monde qui allait devenir le mien. J'étais à la fois content de les voir plus, mais... je sais pas... une sorte de malaise commençait à naitre en moi de ne jamais les voir ensemble alors que je prenais peu à peu conscience du monde qui m'entourait.

Les années passèrent et ce malaise devint un mode de vie dont je finis par avoir l'habitude. L'école primaire se déroula sans vraiment me faire remarquer, que ce soit en bien ou en mal. Comme tout enfant, j'avais mes périodes fastes et d'autres creuses. Des jours ou je n'avais envie que de faire enrager le monde qui m'entourait et d'autres ou j'étais calme et bienpensant. Bref, un enfant comme tant d'autres.

L’Éveil à la sexualité fut cependant bien plus chaotique. Ça commença a la fin du collège, avec les montées des phéromones et la sempiternelle visite e l'infirmière pour nous faire le speech comme quoi le sexe n'était pas ce qu'on voyait sur le net, blablabla; puis vinrent les coupes des organes génitaux des deux sexes, les habituelles questions salasses, les rires gras... bref... ce qui se passe chaque année à cette époque. Cependant, je restais quelque peu gêné.

Je ne me sentais pas comme... ce qu'elle désignait... Bien sur, en public, je ne disais rien, je laissais une image banale de ma personne... mais je ne dit a personne que je ne regardais pas que les filles... Que mes rêves érotiques ne concernaient pas que la gente féminine... Oui je m'étais touché... mais pas seulement comme les autres mecs le faisaient, du moins pas seulement comme ils le décrivaient en vantant leurs exploits lors de la découverte de leur corps une fois dans leur lit.

Je pris donc rendez vous avec l'infirmière peu de temps plus tard pour en parler avec elle.. .après tout c'était son travail; puis elle devait rester secrète par rapport à ça.

A la fin de l'entretien, je me sentais bien mieux, ayant eut des réponses sur les questions qui me taraudaient et aussi beaucoup de réconfort par rapport a mes tendances, qui n'étaient pas, contrairement à ce que je croyais; des déviances et qui ne faisaient pas de moi un être à part; loin de là.  

Les années lycées me virent prendre le chemin que je visais depuis quelques temps déjà. Je choisit un cursus scientifique, n'étant pas une réelle tête à maths, mais me débrouillant. je me donnais les moyens d'atteindre mes objectifs. Ce fut aussi durant ces années que je découvris mes premiers amours. Je dirais pas que j'étais un jeune homme dévergondé, mais je m'assumais de plus en plus. je ne cachais plus mes penchants pour les deux sexes, regardant autant les mecs que les nanas qui m'intéressaient, m'amusant avec, allant plus loin
lorsque cela était possible... je me rendais compte, avec le temps qui passe... que je retransmettais aux alentours l'affection que je n'avais pas ressenti entre mes géniteurs. Du moins j'essayais a tout prix de me refaire une situation émotionnelle stable, peu importe le sexe de la personne que je choisissais.

Cette volonté de me trouver un nid émotionnel se vit de nombreuses fois brisée, et mon Cœur avec. Mais je ne tardais jamais à me remettre en selle, envoyant aux orties les souvenirs que j'avais de ma relation précédente.

C'est ainsi au fil des déboires amoureux et devoirs rendus pile à l'heure, que je finis mes études au lycée.

Diplôme en poche et enveloppe soutirée à mes parents pour payer les frais scolaires, je me dirigeais vers l'université la plus proche et ayant une assez bonne réputation pour continuer mon cursus, bien déterminé a finir les années d'études qui me mèneront à mon objectif : l'ingénierie mécanique