Votre future prof de sport !

Commençons par le caractère, puisque c’est la partie la plus complexe et la plus importante.
Je n’ai pas avoir un cerveau pour les chiffres. Je le dis et je l’affirme, les maths ce n’est pas pour moi. Certains élus naissent avec une excellente affinité dans cette matière, moi c’est exactement l’inverse. On dit que ce n’est pourtant que de la logique mais non, rien à faire. Pourtant la logique ça me connait, il n’y a pas un instant où je ne la mets pas en pratique, et dans n’importe quel domaine. Et quand ça ne fonctionne pas, rien ne va plus. On dira de moi que je suis mauvaise perdante, peut-être même mauvaise joueuse mais quand ça ne marche pas comme cela devrait être, il ne faut pas longtemps avant que je ne le détruise, si c’est possible bien sur sinon c’est moi qui m’en vais. Vous voilà prévenu. Même chose pour la politique, a un point près puisqu’on ne peut pas la détruire ni l’ignorer, j’effectue pour cela le proverbe mettre la tête dans le sable. Ça ne m’intéresse pas, moins j’en sais mieux je me porte.

À part ça je suis plutôt franche, peut-être même trop franche. Il m’est déjà arrivé de croiser un mec super méga moche, de lui dire qu’il était hideux sans pour autant le connaitre, puis d’apprendre qu’il était flic. Inutile de vous raconter les problèmes qui s’en découlent, avec les excuses et les dédommagements. Pour remonter un peu le niveau d’estime de soi, je suis loyale. D’abord envers moi-même mais aussi envers ceux que je considère comme mes amis, mes proches, ma famille. Une autre qualité qui peut devenir un défaut selon le moment, je respecte mes engagements, que ce soit pour aller chercher le pain et le croissant chaud dans la rue d’en-face ou un assassin au sang chaud en plein cœur d’un quartier mal famé.

Je ne supporte ni la lâcheté, ni l’égoïsme. J’accepte parfaitement que l’on garde quelque chose pour soi au lieu de le donner à son prochain parce que l’on en a vraiment besoin, comme le faite d’avoir peur de faire quelque chose de gênant ou parce que c’est la première fois. Mais le faire volontairement, en toute connaissance de cause, non. Un mâle d’un âge avancé m’a demandé un jour comment je faisais pour que mon entourage donne le meilleur de lui-même, la réponse fut des plus simples : par l’exemple. C’est vrai, pourquoi en attendrions-nous plus des autres alors que l’on n’en fous pas une nous-mêmes. Le monde change avec les petits efforts de tout le monde. Si l’on continue là-dedans, je suis possessive, jalouse et je peux devenir terriblement cruelle si l’on s’en prend à ce qui m’appartient, cela comprend aussi mon ou ma petite amie quand je ne suis pas célibataire. Je suis capable de traverser le monde pour retrouver celui ou celle que je juge être le responsable de mon malheur. Certains appellent ça de la rancune, je ne dirais pas cela comme ça, ce serait plutôt une forme de sadisme. On me fait mal, je donne le double. On tue quelqu’un qui m’ait très cher, je bute toute la famille du responsable.

À part ça, tout va bien, le monde est rose et les oiseaux chantent ! Tant qu’il n’y a pas de problème, je peux être véritablement adorable, sans vouloir me jeter des fleurs. Et ce n’est pas moi qui l’ai dit en premier que j’étais adorable, c’est bien les adultes quand je les regardais à l’époque avec mes grands yeux bleus. Maintenant c’est plutôt en rapport avec mes formes et mes courbes que l’on dit que je suis adorable, non pardon, que je suis plaisante à regarder. Héhé, so sexy. Je suis un être vivant, j’ai des hormones et des envies comme tout le monde, et quand le corps appelle on peut difficilement lui refuser un petit moment de tendresse. Cependant ce cas est plutôt rare, rassurez-vous c’est vraiment pour m’amuser quand je n’ai rien d’autre à faire.

Et justement, en parlant de corps et d’hormones, abordons la partie physique.
Car après tout, si le mental est le plus important, la façon dont les gens nous voit reste la première chose sur laquelle ils se basent. C’est dessus que tous se forgeront une première opinion, et en cela c’est nécessaire de bien poser les choses. Je mesure un mètre soixante-douze pour soixante-quatre kilos, ce qui est en soit déjà un petit peu petit pour mon espèce. Oui les smilodons – ou tigre à dent de sabre pour les incultes - sont de bases grands et imposants. Mes parents sont grands, même mes frères sont grands mais pas moi. Certes il y a toujours plus petit que soit, mais pas besoin de rentrer dans ce débat sinon on va y passer la journée.
Mon pelage est blanc comme la neige et je suis pourvue tout le long du dos de rayures, un peu comme celles d’un tigre. Ces rayures, comme la zone allant de mon entrejambe à mon museau est d’un jaune d’or qui tend très légèrement vers le brun une fois trop longtemps exposé au soleil. Des oreilles félines, des cheveux semi-courts, rasés dans la nuque et tombant sur le haut de mon visage. Des yeux bleus comme l’océan et le bout du museau rose. D’ailleurs à ce sujet, vous saviez que si on a le pif rose, c’est un signe qu’on est en bonne santé ? Pas mal nan, héhé. Enfin pour terminer la tête, je dispose également de dents longues canines acérées et pointues de chaque côtés de ma mâchoire supérieure.
Continuions, je suis prof de sport souvenez-vous. Il est donc essentiel d’avoir un corps svelte et tonique. C’est le cas, les muscles sont un peu dissimulés mais ils sont là. Pour le reste je fais du D en tour de poitrine, et j’ai un petit cul rebondis que j’apprécie tout particulièrement.

En terme vestimentaire, je donne essentiellement mes cours en costard. So chic t’as vu. Mais c’est uniquement parce qu’il faut faire bonne impression. Le reste du temps j’apprécie très nettement mieux un débardeur et un short court, parée pour quelques heures de course et du soulèvement de fonte. C’est vrai quoi, comment vous voulez faire du sport en costume ? C’est infaisable, on est trop restreint dans nos mouvements et puis ça donne super chaud ! Donc voilà, c’est soit costar, soit la tenue de sport avec débardeur et short, soit maillot de bain en privée ou sur la plage, soit une petite robe fraiche et légère pour contraster avec mon style habituel.

Dernier point de cette présentation, l’histoire ! Je resterais volontairement floue sur les détails, ne m’en voulez pas trop s’il vous plait. Vous imaginez si un de mes élèves tombe sur ces documents, il pourrait avoir les pleins pouvoirs sur moi, et ça ce serait intolérable, inacceptable !
Je suis née au nord de l’Europe, au sein d’une famille de trois enfants. Je suis d’ailleurs la plus jeune de la famille, et la plus petite. J’utilise souvent cette excuse pour expliquer mes quelques centimètres manquants, même si au fond de moi je sais que je ne grandirais pas plus … Bref, j’eus une enfance tout à fait satisfaisante et heureuse, nous ne manquions de rien et même si en tant que petite sœur, je nourrissais – et nourris encore – un sentiment de compétition envers mes deux grands frères, je les aimes plus que tout. Ouaip, peu importe les moments tendus ou même ceux où on en est venus aux mains, rien ne les remplacera. Ahah, n’empêche avec eux, on en a fait voir des belles à nos parents, ohoh les pauvres. Avec du recul je les plains, on était vraiment des diables à l’époque, toujours prêts à faire des conneries. Heureusement ce n’était quasiment jamais moi qui me faisait gronder, sous prétexte que j’étais trop petite. Héhé vous voyez, ça n’a pas que des inconvénients.
Le sport régissait notre groupe, peu importe l’âge ou le sexe, on faisait tous nos séances de cardio et notre quota de kilo soulevés. Ça maintient en forme et ça élimine toutes les mauvaises choses qu’on pourrait attraper au cours de la journée. Et en plus ça ralentit la vieillesse ! Tout bénèf’ !

Ça coulait de source que je finisse prof de sport du coup, mes frères ayant ouvert une salle de musculation ensemble je devais voler de mes propres ailes. Ah oui chez nous, une salle de ce genre on appelle ça un temple, car ça rassemble tout ce qui nous permet de garder le moral, la joie de vivre et le bien-être ! Ouais ça peut sembler excessif mais que voulez-vous, on est peut-être complètement dingue, mais on aime ça !
C’est après avoir terminé mes études et obtenu mon diplôme que je dénichai ce poste, dans les parties « Faits divers » d’un journal local. Une certaine Jessie Miller aurait pris la succession de son défunt père à la tête d’un pensionnat scolaire pour furry, humain et hybride ; et elle rechercherait à renouveler une majeure partie de son personnel. Le plan parfait ! Hop, directe dans l’avion, direction cette nouvelle vie !